Après nous être un peu perdus dans les rues, c’est un couple d’anglais qui nous interpelle :
« Do you guys need help ? It’s the second time we see you ».
On tournerait en rond ?
« We are looking for the Lotus Guest House« . Quelques secondes de réflexion, ils nous indiquent le chemin. Nous étions dans la bonne avenue, Little Ring Road, mais les noms sur les panneaux sont indéchiffrables pour nous.
Dix minutes de marche et nous voyons un panneau avec écrit dessus : Lotus Guest House, right->right->right. On contourne le bâtiment en tournant à droite au bout de chaque façade, trois fois, pour nous retrouver à l’arrière de ce bâtiment légèrement délabré. Sans avoir le temps d’hésiter sur les sonnettes, une porte s’ouvre face à nous. « Welcome to the Lotus Guest House ! »
Chambres colorées avec des « lits de poupée », douches high-tech mais eau chaude aléatoire, des prix dépassant le confort du lieu et une gérance pas des plus agréables, nous feront changer de Guest House après deux nuits.
A deux petits kilomètres de ce quartier autour duquel rayonne la plupart des ambassades, et de ces rues goudronnées propres mais qui supportent comme partout un chaos de circulation, se trouve un petit quartier qui ne paie pas de mine, le Gandan Monastery District. Des ruelles terreuses, des palissades faites de planches, des baraquements en bois et tôles et même quelques yourtes au milieu du désordre. On y trouve aussi une Guest House. Ici pas de douches high-tech, juste quatre planches d’OSB formant une cabine, avec pour toit un morceau de tôle. Un pommeau de douche et, de l’eau chaude. Que demander de plus ? Une bonne ambiance peut-être ? Elle l’est. Une gérance familiale et amicale, des gens serviables et souriants, une simplicité plus qu’agréable. C’est là, pour une semaine, que nous nous reposerons de la course des derniers mois. Nous prenons deux places dans un dortoir pas comme les autres. Une yourte, sur le toit du bâtiment, dans laquelle cinq lits sont disposés en cercle autour d’un poêle à bois. Elément bienvenu pour les nuits encore fraîches en ce début de mois de juin.
« LES BUILDINGS Y POUSSENT COMME DES CHAMPIGNONS »
Nous vivons au rythme des klaxons, des aboiements des nombreux chiens qui errent ici, du crissement que font les freins usés des bus qui passent un peu plus bas, etc. : une yourte, c’est confortable, mais pas vraiment isolé. Une ou deux fois par jour, nous cherchons de quoi faire un bon repas, salades-beignets achetés sur le marché d’en face, restos du coin, manger une assiette de mouton, de cheval, accompagné de riz et petites salades.
Jour après jour nous nous promenons dans cette ville en expansion. Les buildings y poussent comme des champignons. Certains chantiers restent actif la nuit, on y voit le ballet incessant des toupies à béton, qui viennent nourrir des structures qui demain seront habillées tout de verre. Cache-misère d’un travail fait dans la hâte et avec la qualité que cela implique. Aux pieds de ces petits colosses, des quartiers poussiéreux s’étendent jusqu’aux collines, aux alentours de la ville. Toujours ces toits en tôle colorée qui, vus de loin, en font des endroits chaleureux.
Une après-midi nous cherchons un peu de hauteur, voir d’en haut ce à quoi ressemble Oulan Bator. Nous entrons dans le BlueSky Hotel, le plus haut building de la ville, 24 étages, 105m. Pas de quoi faire frémir la tour Eiffel mais déjà un autre point de vue sur la ville, si on arrive à monter jusqu’en haut. On se sent un peu clandestins, l’ambiance est plutôt au costard cravate et beaux vêtements. Ca grouille de ce qui semble être de riches occidentaux. On file droit vers les ascenseurs, les mauvais d’abord, nous menant vers les appartements de l’hôtel. Mais finalement on y arrive, 23ème étage (le 24ème est une Suite), les portes s’ouvrent sur un bar. Et contrairement à ce qu’on avait imaginé, nous passons relativement inaperçus. Le bar, guindé certes, est ouvert à tous (entendons-nous, européens ou personnes propres sur elles). De là nous profitons d’une vue superbe sur toute la vallée et la longue Peace Avenue. Avec en prime une Pinte de bière, à 3000 tugriks en ces heures d’happy hour.
Quelques jours plus tard, une envie de cinéma nous prend. Le choix n’est pas immense, et à vrai dire on a notre petite idée : on l’a déjà vu en Estonie, sous-titré russe et estonien, mais ça nous démange, on y retourne, avec sous-titres et ambiance mongols cette fois-ci. The story of a man who carries Mr. Dead in his pocket… Mad Max ! (ts tss… pas de critiques avant de l’avoir vu). Un phénomène et une qualité de réalisation épatants. Gestion de l’espace et cascades nous scotchent sur nos sièges. On fait le plein d’adrénaline, et après ça, franchement, presque plus besoin d’aller dans le désert de Gobi !
« Et enfin il y a le Black Market, un immense marché au sud-est de la ville où nous trouvons de tout »
Et enfin il y a le Black Market, un immense marché au sud-est de la ville où nous trouvons de tout (vraiment de tout !). Nous y accompagnons nos futurs acolytes randonneurs, à la recherche de matériel de camping. Tentes, matelas, camping gaz. Un détails dans l’immensité de cet endroit. Et en repartons avec guimbarde et bol tibétain.
Comment
Si c’est de l’OSB3 + le sourire ,spontané, de la patronne il n’y a vraiment rien à redire….
La planète se standardise mais tant que les black market ont droit de cité tout va pour le mieux.