Plus grande que Vientiane mais plus petite que Bangkok, il nous faudra plus d’une heure pour traverser l’énorme et poussiéreuse banlieue qui s’étale tout autour de la capitale.
Quand on arrive enfin au centre ville, on découvre une circulation chaotique digne de celle qui fait la réputation de Bangkok. Les scooters et mobylettes sont en surnombre, suivis de près par les nombreux tuk-tuk. Le klaxon est à l’honneur !
Posté à chaque intersection et tous les 50 mètres sur les grands axes, la police gendarmerie royal et des militaires font acte de présence. Ils ne sont respectés que quand de belles limousines accompagnées d’une escorte de motards de la police traversent la ville. Ils arrêtent alors la circulation quelques secondes et forcent tous les usagers à serrer la droite afin de libérer le centre de la route. Une fois les limousines passées, la circulation repart de plus belle, ne laissant pas toujours le temps aux forces de l’ordre de regagner le trottoir…
On peut voir de magnifiques temples un peu partout dans la ville, incomparables à ceux de Thaïlande ou du Laos, ils sont encore plus imposants ici ! Beaucoup plus rares, les futurs grattes-ciel qui sortent à peine de terre, deux grandes tours en construction dans le centre ville. A l’exception de ces deux géants, le point culminant de la ville est un énorme temple à la consommation, de six ou sept étages, aux allures occidentales. A l’intérieur, on trouve de tout, comme sur les grands marchés à ciel ouvert que Phnom Penh possède en nombre. Alors que je me renseigne sur la possibilité de faire une photocopie de mon passeport quelque part, on me demande de quoi je veux une copie, de quel objet…
Dernière chose, notre guest house, la Nr#10. Elle est située dans un endroit à l’entrée de la ville qui fut autrefois une belle enclave à Backpacker. C’était avant que la ville ne fasse déverser des centaines de bennes de terre dans le lac qui la bordait, dans le but bien sûr d’y faire construire quelques complexes hôteliers. Pour l’instant, ce n’est qu’un énorme terrain vague sur lequel quelques cambodgiens ont installé un filet pour y jouer au volleyball. Pendant que d’autres, enfants, sont à recherche de déchets recyclables un grand sac balancé par-dessus l’épaule. On arrive dans cet endroit par une petite ruelle à l’aspect insalubre, à l’entré de laquelle quelques policiers en uniforme, affalés sur des chaises, boivent des coups avec les habitants. A peine plus loin, quelques tuk-tuk sont garés et attendent qu’un touriste ait besoin de leur service pour rejoindre le centre ville. Leurs propriétaires, entre deux parties de dames, proposent de l’herbe et plus encore à chaque backpacker qui passe.
Plus loin, on arrive sur ce qui pourrait être une petite place, entourée de trois guest house qui se battent pour loger le nouveau venu en cette fin de saison touristique. Leurs propriétaires ou gérants n’ont de cambodgiens que leur couleur de peau, ils parlent anglais comme cet américain qu’on avait croisé à Luangprabang, un condensé de « fuck yeah ! ». Leurs yeux sont aussi rouge que ceux des quelques occidentaux à la voix cassée et aux cheveux longs, backpacker d’une autre époque qui ne sont jamais repartis d’ici.
P.S: Oui, post-scriptum, un détail qui m’accompagne depuis trois mois que j’ai failli oublier. Inapte à me transporter pour visiter les temples d’Angkor et irréparable, je me suis débarrassé de mon vélo dans des ruelles étroites de Phnom Penh, pour quelques dollars…
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