On y est, ce pourquoi, entre autres, j’ai tout fait afin que mon vélo continue à me porter malgré ses nombreuses blessures : Une promenade de cinq jours main dans la main avec le Mékong.
En partant de Stung Treng on rejoint en quelques minutes la piste de terre qui descend vers le sud, parallèlement au grand fleuve. On le suivra une bonne partie de la journée et ne le quittera qu’une seule fois en raison d’un affluant qui nous barre la route, et nous force à rejoindre, perpendiculairement à la piste, une route goudronnée qu’on empruntera pendant 17km, avant de de nouveau bifurquer pour revenir sur la piste de terre.
Des trois pays du sud-est de l’Asie que j’ai découverts, le Cambodge est celui qui a su rester le plus authentique, enfin, qui se rapproche le plus de l’idée que je me faisais de l’Asie. Toute la journée, entre la piste de terre ocre et le Mékong, on verra défiler une multitude de baraquements en bois dans leur plus simple forme. Un plancher sur pilotis, un toit et des hamacs, parfois des matelas. Quand le soleil est au zénith les familles profitent de l’ombre pour s’installer sous les planchers surélevés, le temps de somnoler un peu, faire une sieste. Le reste de la journée elles lavent et trient les dernières récoltes, principalement une espèce de racines qui une fois découpée sera mise à sécher sur les bords de la piste. Assez régulièrement on voit des hommes qui, équipés de tronçonneuses aux guides énormes qui feraient frémir n’importe quel arbre, transforment des troncs de bois exotique en fines planches. Elles serviront pour les quelques passerelles qui enjambent des cours d’eau asséchés, pour le plancher, et quand la récolte a été bonne pour les murs des maison sur pilotis, ou encore pour les pirogues, qui sont assemblées petit à petit.
En prenant la route on ne savait pas encore où on allait dormir. Alors que la fin de journée approche, on passe dans un village dont l’un des habitants a réservé une petite partie de sa « maison » aux voyageurs de passage, désireux d’être au plus proche des habitants dans la pure tradition Khmer.
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