De Kratie à Kong Méas on parcourt, en deux jours, un quart de routes goudronnées et trois quart de chemins de terre, de pistes poussiéreuses, de singles et autres sentiers impraticables ! Toujours au cœur d’habitations cambodgiennes et des sourires surpris de leurs habitants.
Le premier soir, juste après avoir une fois de plus traversé le Mékong sur un ferry, on arrive à Stung Trang. On y rencontre, un peu par hasard, le directeur d’une organisation qui vient en aide aux familles les plus défavorisées du pays.
Sarun Koy nous propose de manger avec lui dans un restaurant local, l’occasion pour nous de découvrir le BBQ façon cambodgienne, un régal, et surtout de lui poser les nombreuses questions qui nous taraudent.
Commençons par le fléau qu’on a découvert dès notre arrivée, la corruption. La police n’en est qu’une infime partie, toute personne travaillant pour l’état l’est plus ou moins. Un malade qui se retrouve à l’hôpital a tout intérêt à glisser régulièrement un billet dans la poche du médecin ou de l’infirmier qui s’occupe de lui, au risque de ne les voir que trop rarement pour pouvoir être soigné.
Pire encore, parce que cette corruption-là fait piétiner le pays en limitant l’éducation des prochaines générations, les enseignants. Tout comme les médecins, les enseignants veulent aussi leur billet. A hauteur de 100 dollars/an par enfant, sans quoi l’écolier se verra ignoré et mis de côté…
Les raisons de cette corruption sont évidemment les salaires. Un policier serait payé 100 dollars/mois, un enseignant 120 dollars. A titre de comparaison un chauffeur de bus du privé gagne 250 dollars/mois.
Ensuite, il nous a expliqué comment, même dans les zones les plus pauvres, certains habitants possèdent I-Phone (cet appareil devenu banal qui est le seul lien entre le président US, les plus riches businessman, nous européen et nos cueilleurs de riz) et grosses voitures. Ce sont tout simplement des paysans qui ont vendu leurs terres à l’Etat pour de grosses sommes d’argent, il y a quelques années.
Ils ne sont pas si différents de nous, apparence, apparence, apparence !!! Au dépend de tout ce qui va avec…
On lui a aussi demandé si, comme on en avait déjà l’impression au Laos, le rythme des habitants de la campagne s’étale sur deux périodes. Une, très active, pendant la saison des pluies où les rizières demandent énormément de main d’œuvre, et une, presque de repos, pendant la saison chaude, actuellement donc. On a effectivement l’impression que les Lao comme les Cambodgiens passent leurs journées à faire le moins de choses possibles, à ne pas gaspiller d’énergie et donc manger très peu aussi. Sarun nous confirme cette impression en précisant que selon les régions et ce qui peut y être récolté, il peut aussi y avoir besoin de bras toute l’année. Les habitants de ces régions, bien que travaillant plus, ont la chance de ne pas dépendre d’une seule récolte.
Le 2ème soir, à Kang Méas, encore un village perdu sur les bords du Mékong, on est tombé sur deux blancs. Des politiciens canadiens en mission au Cambodge pour faire le bien… Enfin c’est ce dont ils sont convaincus. Ils ont plus à apprendre de nous sur le Cambodge que nous d’eux, ils se déplacent dans une grosse voiture dont les vitres teintées les séparent de la population, accompagnés de traducteurs (pour faire cliché il manque les journalistes).
Leur but est de convaincre les paysans de planter une autre variété de riz, afin d’augmenter les récoltes, de produire plus ! Évidemment les paysans n’osent pas prendre le risque que ça ne fonctionne pas, de devoir souffrir des excuses de nos canadiens pendant que, à cause d’une récolte manquée, des familles doivent se serrer la ceinture.
On est resté sans réponse sur le besoin d’engrais spéciaux, de la possibilité de ressemer à partir des récoltes, des personnes qui « fournissent » cette autre variété… Un scénario qui en rappelle d’autres.
Comment
C’était des enfoirés de chez Mosanto non ces Canadiens ? Avec des graines transgéniques je suppose que tu dois racheter chaque année T’aurais du leur mettre une mandale de ma part !